Transition juste des mobilités, enjeux et solutions à impacts positifs
Au cours du Colloque « Transition juste des mobilités » du 27/02/2024 » chez Leonard, nous avons navigué à travers les défis et opportunités de la mobilité en France au travers d’une ambition audacieuse : tracer les grandes étapes d’une feuille de route vers une mobilité du quotidien plus durable et équitable à l’horizon 2030.
En s’appuyant sur les points de vue de 16 experts (Marie Dégremont , Franck Dhersin , Aurélien Bigo, Virginie Bouteil , André Broto , Julien Thomas , Yves Crozet et d’autres) enrichis avec une salle comble, nous observons un panorama exhaustif des initiatives, des défis et des innovations qui façonnent le paysage de la mobilité française.
De la transformation réussie des transports publics à Dunkerque, rendus gratuits grâce à une stratégie économique et industrielle locale, à la vision stratégique de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) visant à réduire les émissions de CO2 de plus de 150 millions de tonnes à moins de 100 millions de tonnes d’ici 2030, chaque auteur contribue à esquisser les contours d’un futur où la mobilité s’aligne avec les principes de durabilité, d’accessibilité et de responsabilité environnementale.
Ponctué de chiffres clés qui mettent en relief l’urgence et la faisabilité de cette transition — comme les 13 millions de citoyens français en situation de précarité de mobilité et les initiatives pour une mobilité inclusive telle que la tarification solidaire explorée à Strasbourg et Rennes —, cet article se pose comme une invitation à repenser collectivement notre manière de vivre et de nous déplacer.
45 % des personnes n’ont pas le choix de leur mode de transport


Marie Dégremont, Directrice des études à La Fabrique de la Cité, a brillamment éclairé les défis de mobilité rencontrés par les Français, soulignant une vérité universelle : les foyers les moins aisés sont souvent les plus affectés par les coûts de déplacement, particulièrement dans les zones où le véhicule personnel est roi.
Imaginez Delphine, qui, chaque matin, s’élance à l’aube en voiture dans sa quête quotidienne, confiant son enfant à la nounou avant de s’aventurer pendant 45 mn vers Nantes pour gagner sa vie. Face à elle, l’option d’une voiture électrique demeure un rêve lointain, barré par les réalités économiques de son foyer. Déménager ? Un mirage financier dans la métropole aux loyers inaccessibles.
Comme elle, 45 % des Français se trouvent à la croisée des chemins sans alternative viable à leur mode de transport habituel. Rayane Al-Amir Dache, étoile montante au LVMT École des Ponts ParisTech, révèle une carte contrastée des mobilités en France, marquée par des écarts significatifs d’accès aux transports et des disparités coûteuses, tant en euros qu’en temps et en impact environnemental.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes : les ménages gagnant moins de 1000 euros par mois naviguent dans un océan de contraintes, avec une mobilité réduite qui frappe durement les seniors et plonge 13 millions de citoyens dans la précarité de déplacement. La part du lion des dépenses en mobilité revient aux plus démunis, érodant jusqu’à 21 % de leur budget, contre seulement 12 % pour les plus fortunés. Vivre en dehors des centres urbains, c’est accepter une vulnérabilité accrue face à l’isolement et aux émissions de gaz à effet de serre.
André Broto apporte sa pierre à l’édifice avec un état des lieux qui interpelle : des millions d’automobilistes, d’élèves et de travailleurs confrontés chaque jour à la tyrannie des distances. La question se pose alors : comment transformer ces millions de kilomètres solitaires en voyages partagés, en une odyssée collective ?
La route est semée d’embûches, mais l’horizon n’est pas sans espoir. Des initiatives comme les voies réservées pour le covoiturage et les transports publics esquissent les contours d’un futur plus vert, plus juste, où chaque citoyen trouverait sa place dans une mosaïque de mobilités harmonieuses.
La France s’est fixée comme objectif d’être neutre en carbone en 2050


Dans un élan d’optimisme et d’engagement pour l’avenir, Aurélien Bigo, chercheur associé à la chaire Energie et Prospérité, nous partage une perspective face à l’augmentation historique des émissions de GES dans le secteur des transports. Depuis les modestes émissions de moins de 40 millions de tonnes de CO2 équivalent en 1960, jusqu’au sommet des émissions dépassant les 150 millions dans les années 2000, le chemin parcouru nous rappelle l’urgence d’agir. Heureusement, l’horizon s’éclaircit avec l’objectif ambitieux de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 en plongeant sous le seuil des 100 millions de tonnes en 2030.
Bigo souligne avec éloquence les cinq leviers stratégiques pour une mobilité durable : modérer la demande de transport, favoriser le report modal vers des moyens plus verts, optimiser le remplissage des véhicules, réduire la consommation énergétique et minimiser l’intensité carbone de l’énergie utilisée. Les trois premiers leviers nous invitent à adopter une sobriété dans nos déplacements, tandis que les deux derniers nous propulsent vers les innovations technologiques.
Virginie Bouteil, chercheuse de l’École des Ponts ParisTech, élargit notre champ au-delà de nos frontières, nous rappelant l’interdépendance globale de nos actions. L’exportation de millions de voitures thermiques d’occasion et les répercussions climatiques mondiales de nos décisions en matière de mobilité soulèvent des questions cruciales sur l’impact de nos choix. Elle met en lumière la diversité des modes de transport internationaux, de la prédominance de la marche dans certains pays à la densité variable de véhicules personnels à travers le monde.
L’augmentation du parc automobile en Afrique et le destin des véhicules thermiques européens, qui connaissent parfois jusqu’à quatre vies, nous interpellent sur les conséquences de nos décisions de mobilité. Bouteil insiste sur l’importance de « faire société » à une échelle mondiale, nous encourageant à réfléchir aux effets en amont et en aval de nos actions, y compris l’extraction de matières premières critiques comme le cobalt au Congo pour les voitures électriques.
Cet élan positif et cette prise de conscience collective sont cruciaux pour façonner un avenir où la mobilité durable n’est pas seulement un idéal, mais une réalité partagée, respectueuse de notre planète et équitable pour toutes ses communautés.
Le choc d’offres passe par le covoiturage et le vélo


Embrassant un avenir où la mobilité se transforme en une force positive, André Broto nous partage une voie. Il imagine une transition vers une mobilité plus équitable, où la diminution de la dépendance à la voiture personnelle devient une réalité, surtout pour les 30% d’automobilistes confrontés à la précarité de mobilité. Avec un objectif clair pour 2030, Broto nous guide vers une étape où 14 milliards de kilomètres en VP (voitures personnels) se déplacent vers des alternatives plus durables comme les bus et les cars express, s’inspirant du modèle réussi de la Région madrilène.
La stratégie d’André s’échelonne en phases innovantes, débutant par l’implantation de parkings de covoiturage stratégiques et l’amélioration de l’accueil dans les gares routières, pour évoluer vers des gares routières rurales, des Pôles d’Échanges Multimodaux en milieu urbain, et l’introduction de voies réservées. Le succès du « Pôle Multimodal de Longevilliers » (mis en service en 2020 après une étude en 2012) sert de preuve tangible de cette vision, éclairé du chemin dressé dans le Schéma Directeur des Lignes de car express de l’Île-de-France et la promesse du Grand Paris Express (initié en 2011 avec une mise en service progressive entre 2024 et 2030).
Aurélien Bigo, envisage un paysage où se multiplient les alternatives de mobilité légère, intermédiaires entre le vélo et la voiture, telles que le biporteur ou la mini-voiture. Ces solutions novatrices promettent une réduction significative de notre empreinte carbone tout en enrichissant notre expérience de mobilité.
Julien Thomas de VINCI Autoroute, en explorant le contexte toulousain, met en lumière les défis et les opportunités uniques de la métropole, soulignant l’importance cruciale des solutions multimodales face à une distance médiane domicile-travail de 50 km. Il reconnaît les limites actuelles tout en optimisant pour un avenir où les transports en commun et les solutions RER, malgré leur mise en œuvre future, joueront un rôle central dans la transformation de notre manière de vivre et de nous déplacer.
Cette vision collective de Broto, Bigo, et Thomas nous invite à réimaginer notre rapport à la mobilité. Elle nous rappelle que, par des étapes progressives et des innovations audacieuses, nous pouvons façonner un avenir où la mobilité est à la fois durable, juste, et enrichissante pour tous.
Manon Eskenazi, chargée de recherche à l’Ecole des Ponts ParisTech, quant à elle, rappelle que le vélo n’est pas seulement un moyen de transport mais aussi un symbole de bien-être et d’inclusion sociale. Elle plaide pour une politique vélo inclusive, qui tienne compte de la diversité des usagers et de leurs besoins spécifiques, transformant ainsi le paysage urbain en un espace plus accueillant, où chacun trouve sa place.
La gratuité ou une tarification solidaire, c’est toujours un juste prix à choisir


Dans une dynamique de changement positif et d’innovation en matière de mobilité, Franck Dhersin, Yves Crozet, et Dominique Bureau nous offrent des perspectives enrichissantes et pragmatiques pour révolutionner les déplacements au sein de nos villes et régions. À travers l’exemple inspirant de Dunkerque et la mise en œuvre de politiques de mobilité inclusives et durables, ils tracent la voie vers une société où le transport est à la fois accessible et respectueux de l’environnement.
Franck Dhersin, sénateur du Nord et Conseiller régional des Hauts-de-France, met en lumière l’expérience réussie de Dunkerque, où la gratuité des transports en commun a été possible grâce à une vision stratégique s’appuyant sur un tissu industriel solide et une structure de transport innovante. Cette initiative a non seulement favorisé l’accessibilité mais a également contribué à repenser l’organisation spatiale et les modes de vie, en encourageant une mobilité plus collective et moins polluante.
Dans les Hauts-de-France, la convention TER et le financement des transports scolaires illustrent l’engagement de la région vers une accessibilité améliorée et une réduction significative des émissions de GES, grâce à une approche holistique qui intègre investissements conséquents et soutien européen. Ces efforts conjoints mettent en évidence l’importance d’une infrastructure robuste et d’une vision à long terme pour transformer le paysage de la mobilité.
Yves Crozet du Laboratoire Aménagement Economie Transports (LAET – CNRS), quant à lui, souligne l’importance d’adapter les systèmes de tarification pour rendre le transport plus juste et inclusif. En prenant exemple sur des villes comme Strasbourg et Rennes, il propose une tarification solidaire qui ajuste le coût du transport en fonction du revenu, offrant ainsi une solution équitable qui favorise l’utilisation des transports publics tout en respectant les capacités financières de chaque individu. Cette approche permet de concilier soutenabilité financière et accessibilité, ouvrant la voie à une mobilité plus démocratique.
Dominique Bureau de l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement durable, en analysant le Grand Paris Express, met en exergue l’impact positif de grands projets d’infrastructure sur la collectivité. Avec un bénéfice substantiel pour les usagers, l’environnement et l’économie locale, ce projet démontre comment des investissements judicieux dans le transport peuvent générer des retombées significatives, tout en offrant des solutions concrètes aux défis environnementaux et sociaux.
Ces visions complémentaires de Dhersin, Crozet, et Bureau réaffirment l’urgence et la faisabilité d’une transition vers des modes de transport plus durables et équitables. En mettant l’accent sur la gratuité, la tarification solidaire, et les investissements stratégiques, ils nous invitent à envisager un futur où la mobilité devient un vecteur d’inclusion, de bien-être et de respect de l’environnement, soulignant l’importance cruciale de politiques publiques audacieuses et d’une collaboration étroite entre tous les acteurs de la société.
Le plus facile, c’est de simples parkings de covoiturage (P+R)


Dans un élan de transformation dynamique et positive de nos villes, Pierre Zembri, Julien Thomas, nous offrent une perspective révolutionnaire sur la mobilité urbaine. Leur vision repose sur une compréhension profonde de l’importance du territoire comme un acteur clé dans la structuration de nos modes de déplacement, et propose des solutions innovantes pour une transition juste et efficace vers des modes de transport plus vertueux.
Pierre Zembri nous incite à repenser la relation entre les métropoles et leurs périphéries, soulignant l’opportunité de troquer la proximité contre la vitesse grâce à des stratégies de mobilité intelligente. Il imagine un monde où les simples parkings de covoiturage (P+R) deviennent des hubs de connexion essentiels, facilitant l’accès aux grands pôles urbains sans encombrer les centres-villes. Zembri nous rappelle l’importance d’introduire ces alternatives avant même d’envisager des restrictions, assurant ainsi une transition douce et acceptée par tous.
Julien Thomas, se concentrant sur l’exemple de Toulouse, met en lumière les défis posés par les zones de faible densité et l’importance de solutions de transport public bien pensées. Il souligne le potentiel des Pôles d’Échanges Multimodaux (PEM) et des cars express pour offrir des alternatives fiables et pratiques à la voiture individuelle, même dans les régions les plus étendues.
Ensemble, ces experts tracent le chemin vers une mobilité urbaine plus durable, où les alternatives au déplacement en voiture individuelle ne sont pas perçues comme des contraintes mais comme des opportunités d’améliorer notre qualité de vie. Ils nous invitent à une révolution culturelle, où le questionnement sur nos modes de vie actuels mène à une redécouverte de l’attrait des centres urbains, transformés en espaces vivants, attractifs et accueillants pour tous.
Cette vision dynamique et positive s’appuie sur une approche typologique et sensible, considérant non seulement les aspects quantitatifs de la mobilité mais aussi la dimension humaine et culturelle de nos choix de déplacement. En définitive, elle offre une perspective d’avenir où la mobilité est repensée pour favoriser une société plus équitable, saine, et écologiquement responsable.
Une démarche progressive pour obtenir l’adhésion de tous


Imaginez une transition vers une mobilité durable, où chaque pas, chaque pédale, et chaque partage nous rapprochent d’un futur plus vert et plus inclusif. Dans cette vision optimiste, nous voyons une société qui embrasse le changement progressivement, mais avec détermination, vers l’usage accru du vélo, du covoiturage, de l’autopartage et des transports publics.
Au cœur de cette transformation, l’adhésion de tous est clé. Cela commence par la valorisation des modes de transport actifs, tels que le vélo et la marche, non seulement comme des choix sains et écologiques, mais aussi comme des symboles de liberté et d’indépendance. Les villes s’animent avec des pistes cyclables sécurisées et des parcs de stationnement vélo, rendant le choix du deux-roues aussi pratique que plaisant.
Le covoiturage et l’autopartage se déploient comme des alternatives flexibles et conviviales, réduisant le nombre de véhicules sur les routes et forgeant des communautés plus soudées. Ces options partagées deviennent le choix évident pour les trajets quotidiens, grâce à des applications faciles d’utilisation et à des incitations attrayantes.
Les transports publics, colonne vertébrale de cette nouvelle ère de mobilité, s’étendent et se diversifient. Des bus à haut niveau de service aux trains régionaux rapides, chaque trajet devient une opportunité de se détendre, de travailler ou simplement de profiter du paysage, sans le stress de la conduite.
Cette transition juste et inclusive ne se fait pas du jour au lendemain. Elle s’appuie sur une écoute attentive des besoins de chacun, l’adaptation des infrastructures et des services, et surtout, sur la conviction partagée que chaque geste compte. À travers des campagnes de sensibilisation, des programmes éducatifs et des projets pilotes innovants, la mobilité durable devient une part intégrante de notre culture, un choix naturel pour tous.
Dans cette démarche, les villes et les communautés rayonnent, réduisant leur empreinte écologique tout en améliorant la qualité de vie de leurs habitants. La route vers une mobilité plus durable et équitable est pavée d’initiatives locales, de politiques audacieuses et d’une volonté collective de construire un avenir meilleur. Ensemble, nous roulons, partageons et voyageons vers cet horizon prometteur, où la mobilité de demain est synonyme de santé, de respect de l’environnement et de cohésion sociale.
Un bouquet de solutions et de mesures à chaque étape de la feuille de route


À travers un prisme d’optimisme et de proactivité, nous sommes inviter à embarquer dans une aventure collective vers une mobilité plus durable, équitable et intégrée. Forts des enseignements de Marie Dégremont, Franck Dhersin, Aurélien Bigo, et leurs pairs, nous pouvons imaginer une feuille de route en trois étapes, chacune pavant la voie vers l’horizon 2050 de la neutralité carbone en France, tout en répondant aux défis actuels de mobilité.
• Première étape : L’adoption des alternatives de mobilité. Inspirés par l’exemple de Dunkerque et les réflexions de Yves Crozet, nous envisageons une transition vers des modes de transport qui réduisent notre dépendance à la voiture personnelle. La gratuité et la tarification solidaire des transports publics émergent comme des solutions pratiques, rendant le transport plus accessible pour tous. L’implantation de parkings de covoiturage (P+R) et la promotion du vélo, du covoiturage et de l’autopartage esquissent un futur où la mobilité collective et active est au cœur de notre quotidien.
• Deuxième étape : La transformation infrastructurelle et culturelle. Pierre Zembri et Julien Thomas nous incitent à repenser notre aménagement territorial et nos habitudes de déplacement. L’intégration de Pôles d’Échanges Multimodaux et le développement des gares routières rurales démontrent que des solutions ingénieuses peuvent faciliter la transition vers des modes de transport plus verts. Cette étape souligne l’importance d’une évolution des mentalités, où le choix de transports plus écologiques devient non seulement viable mais également désirable.
• Troisième étape : La solidarité globale et l’innovation technologique. Virginie Bouteil et Aurélien Bigo nous rappellent que notre quête d’une mobilité durable ne connaît pas de frontières. L’exportation de voitures thermiques d’occasion et la nécessité d’une extraction responsable des matières premières comme le cobalt nous interpellent sur l’impact mondial de nos choix de mobilité. L’innovation dans les véhicules intermédiaires et la promotion d’une mixité énergétique dans les transports nous propulsent vers un avenir où la technologie et la solidarité internationale jouent un rôle clé.
En conclusion, cette feuille de route nous montre que, par des mesures concrètes, progressives, et solidaires, nous pouvons transformer notre paysage de mobilité. Elle nous invite à réimaginer nos déplacements comme une composante essentielle d’un avenir plus vert, plus juste et plus connecté. Chaque étape, chaque innovation, chaque choix en faveur d’une alternative plus durable nous rapproche de cet horizon prometteur, où chaque individu, chaque communauté, et chaque nation contribue à la préservation de notre planète pour les générations futures. C’est un voyage que nous devons entreprendre ensemble, avec conviction et espoir, pour construire le monde dans lequel nous souhaitons vivre.
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